Gare au Grand Chauve!

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Aventures à Morrungulo

De Mozambique - Morrungulo

Après avoir quitté Vilankulo nous nous rendons à Morrungulo, petit village côtier à proximité de Massinga.
Il s'agit pour nous de redescendre doucement vers Maputo que nous voulons continuer à visiter et où nous comptons finaliser nos emplettes :)

Morrungulo nous a été conseillé par Virna & Evelina et nous profitons de la voiture de Steve et Kim qui eux se rendent à Punta de Oro pour surfer.
Nous prévoyons d'y rester tranquille 2 jours mais une aventure nous fera changer d'avis...

Déposé par nos amis à Massinga à la station service nous prenons le petit dej' au Dalilo's en face avant de nous rendre sur le marché derrière la station pour prendre un taxi.

Nous commençons à être à l'aise dans les transport et l'organisation est très simple. Nous refusons la première offre de taxi privé à 600 Mtc pour trouver le bon au tarif normal ou presque (150 Mtc pour 2, bagages inclus).
Les gens nous aident à trouver le bon taxi (comprendre l'arrière d'un pick up, je rappelle!) et il ne reste plus qu'à attendre le départ.

Massinga n'a pas un grand attrait d'un point de vue touristique mais le marché est important et il y a des distributeurs de billet.

La route pour Morrungulo est défoncée à souhait mais le chauffeur conduit prudemment pour ne pas renverser la vingtaines de passagers qui voyagent avec nous sur l'exiguë plateforme. 20 min de trajet et un arrêt pour pousser le pick up plus tard nous arrivons à Morrungulo.
Encore 5 min de marche et nous voilà au Baobab backpacker.

De Mozambique - Morrungulo

Le backpacker est pleine rénovation / reconstruction suite à un incendie mais il y a des chambres en bon état et libres. En fait nous sommes les seuls clients!
Sidi le gérant du gite nous accueille très bien: il nous offre d'office le tarif basse saison (750 Mtc pour 2 petit dej' inclus) et nous laisse même deux chambres doubles pour le prix d'une car il n'a pas (encore) de chambres avec des lits jumeaux.

Le Baobab propose des cases au niveau de la plage ou des maisons en dur à 15 min de la plage sur les hauteurs. Nous préférons rester sur les hauteurs car la vue est très belle et il y a de l'air.

Après la bière règlementaire nous prenons le chemin de la plage histoire de se décrasser de la poussière du voyage et de profiter! Celle ci est - comme souvent au Mozambique - déserte à l'exception de quelques pêcheurs et d'un couple de kite surfeurs étrangers.

De Mozambique - Morrungulo

C'est très apaisant, calme et beau. La forêt de cocotier - une plantation en fait, nous croisons un jeune homme en train de planter une noix de coco germée - est charmante à souhait.

Après la plage et nos ablutions nous partons manger. Le patron a tout préparé pour nous: la table installée sur la terrasse sous un ciel étoilé renversant de beauté est romantique à souhait [1].
Nous discutons avec Sidi qui nous raconte comment feu son beau père anglais lui a permis de faire de études et regrettons avec lui que si peu d'hôtels soient aux mains de Mozambicains - selon lui 3 dans tout le Mozambique...

Le repas - du poisson grillé - est très bon et tout est parfait jusqu'à ce que...

Patatras: Ayse va chercher ses clopes et tilte immédiatement que la lumière dans les chambres sont allumées. Nous ne les avons pas laissé allumées: quelqu'un s'est introduit dans nos chambres pendant le repas!

Les voleurs ont voulu être malins en ne volant qu'une partie de l'argent et espérant que nous ne nous rendrions compte de rien. Effort annihilé par leur négligence lumineuse et le fait que nous connaissons exactement l'argent dont nous disposons (pas de distributeurs à Morrungulo et nous avions prévu de quoi rejoindre Maputo au cas où).

Après enquête il nous manque environ 1500 Mtc (~ 40€) chacun et une carte mémoire 16 Go m'appartenant - heureusement vierge ce qui est un moindre mal! Dans un éclair de lucidité j'avais planqué dans un endroit séparé la carte contenant les photos.
La douche froide est assez terrible! Nous n'avions pas imaginé craindre quoi que ce soit dans un aussi petit village surtout compte tenu de l'accueil.
Du coup nous avons manqué de prudence en laissant de l'argent dans la chambre - nous mangions à 30 m de là! - et en omettant de fermer les sac avec le cadenas.

Nous faisons part du problème à Sidi qui est très agité et inquiet. Il cherche à développer son activité et ce genre d'incident ne l'arrange pas du tout. Il décide d'appeler la police ce qui nous laisse un peu hésitant.
Je m'inquiète un peu par rapport à la police: les fonctionnaires mozambicains sont malheureusement corrompus et je me demande si cette rencontre ne va pas nous coûter plus cher que le vol!

De Mozambique - Morrungulo

Le policier arrive au bout d'une heure environ, la vitesse d'intervention nous surprends mais le commissariat n'est pas loin en fait.
Il s'agit sans nul doute du policier le moins impressionnant du Mozambique! L'homme est très jeune, muni d'une petite pochette et d'une toute petite voix.
Il prend - laborieusement - notre déposition que nous signerons le lendemain. Je n'ai aucunes illusions sur le résultat de l'enquête mais je pense que c'est important de marquer le coup d'autant plus que nous avons réagit très rapidement et que notre ami Jorg va peut être passer au même endroit le jour suivant.

Sidi nous montre qu'il existe des doubles des clés des chambres - sans étiquettes - et nous explique avoir essayé de faire parler son personnel - le ou les voleurs étant manifestement parmi eux...

D'autres policiers - en civil et beaucoup plus flippant ceux là - viennent le lendemain. Nous leur parlons brièvement, ils nous expliquent que le vol n'est pas toléré au Mozambique et que si les voleurs se font arrêter ils seront battus sévèrement et jeté en prison. Ces mots supposés me rassurer sur la justice mozambicaine me font froid dans le dos et je me prend de pitié pour mes voleurs!

Le gérant est il complice ou victime? On ne le saura jamais mais personnellement j'aurais tendance à lui faire confiance.
Les sommes dérobées ne sont pas suffisamment importantes pour justifier l'impact sur la réputation du gite et le bouche à oreille est très important.

J'ai appris par la suite que les filles avaient elles aussi subit un préjudice (dommage que nous ne l'ayons pas su avant!) similaire, notre mésaventure n'a donc pas été un cas isolé. J'espère que la présence des flics aura dissuadé les brigands pour les futurs visiteurs.

Comme il était à partir de ce moment là impossible pour nous de rester comme prévu, nous repartons le lendemain.
Sidi nous dépose gratuitement (c'est le moins - par ailleurs nous payons ce que nous devons) à Massinga et nous décidons de partir pour Inhambane, ville que nous n'avons fait que traverser.

Au final un mal pour un bien: rien d'important ne nous a été volé et cela nous a permis de visiter une très belle ville et d'assister à l'un des plus beaux coucher de soleil qu'il m'ait été donné de voir!

Mais ceci est pour le prochain billet :)

Notes

[1] Ayse et moi regrettons de ne pas être avec les élu(e)s respectifs de nos cœurs!